De la morale des Anciens comparée à celle des Modernes

« En vérité, Hippias, voilà une belle et grande preuve de ta sagesse, de celle des hommes de notre siècle, et de leur supériorité à cet égard sur les Anciens. Il faut convenir d'après ce que tu dis que l'ignorance de vos devanciers était extrême puisqu'on rapporte qu'il est arrivé à Anaxagore lui-même tout le contraire de ce qui vous arrive. Ses parents lui ayant laissé de grands biens il les négligea et les laissa périr entièrement tant sa sagesse était insensée. On raconte des anecdotes semblables sur d'autres sages anciens. Il me paraît donc que c'est là une marque bien claire de l'avantage que vous avez sur eux pour ce qui est de la sagesse. C'est aussi le sentiment commun qu'il faut que la sagesse serve principalement au sage lui-même; et la fin d'une pareille sagesse est d'amasser le plus d'argent que l'on peut. »

Platon, Hippias majeur, 283a. Cité par Jean-Claude Michéa, La double pensée, Retour sur la question libérale, Flammarion, 2008, p. 199.

Comments

[Christian D]

Que c'est bien dit, si les circonstances dont tu parles n'étaient pas grave, on pourrait s'amuser du commentaire et de ta réponse. Mais entre nous fait le ménage sur ton ordi car tu vas le noyer
sous la poussière.
Mais une autre question qui fait la cuisine 5 étoiles? Toi, de plus en plus fort j'arrive met le couvert. 

[christian]

Sage lecture,  merci christophe de nous la faire partager via ton ordinateur portable posé sur le  coin d'une  table d'un restau 5 étoiles à madrid,  dans le meme esprit,  se référer à Alexandre Adler et ses  chroniques hebdomadaires,  faites depuis son téléphone portable, quand elles ne sont pas pré-enregistrées.

[Christophe]

S'il y a un trait propre aux classes laborieuses - j'entends intellectuellement -, c'est bien le ressentiment teinté de cette envie dont la morgue n'est que rarement le dernier ressort. Il m'est
pénible de constater que l'indigence extrême, aussi bien matérielle que spirituelle, dégrade les êtres au point que la seule évocation de leur nom me rend encore plus sensible l'idée que la
dignité humaine n'est finalement qu'un vain mot.
Il s'est trouvé que la convalescence d'une personne qui m'est proche nécessitait que je m'absentasse de Bordeaux. Les quelques moments libres que cette charge me laisse sont mis à profit pour
partager les rares lectures qu'un emploi du temps rythmé par les corvées et les peines m'autorise. Je ne vois malheureusement rien là qui puisse choquer ou être prétexte à suspicion.