Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 juin 2007 6 16 /06 /juin /2007 14:08
« Supposons, par exemple, que la nation française eût été convoquée il y a deux ou trois ans, pour décider, sans délibérer, si le roi aurait le veto suspensif; il est très probable que la majorité trompée par l'obscurité de cette phrase barbare, et n'y voyant qu'une prérogative aussi insignifiante que de porter la couronne, le sceptre ou quelques autres bijoux attachés à la royauté, il est très probable, dis-je, qu'elle eût accordé au roi ce privilège, sans même hésiter. Au contraire, si elle eût examiné par délibération, elle se serait bien gardée de donner à un individu, souvent. imbécile ou fou , et presque toujours, grâce à son éducation, le premier insensé de l'empire, le droit de contrôler sa volonté et de contrarier sa sagesse. Cette observation peut s'appliquer à la royauté même et à tous les autres abus qui se glissent dans le gouvernement, parce que la nation cesse de délibérer, et qui excitent toujours des révolutions toutes les fois que la nation recommence à délibérer. »

Jean Oswald, Le gouvernement du peuple, ou plan de constitution pour la république universelle, Imprimerie des révolutions de Paris, Paris, 1795, BNF.
Illustration:
Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898), Madame de Sombreuil buvant un verre de sang pour sauver la vie de son père, 1853, Musée des Beaux-Arts d'Angers.
Partager cet article
Repost0

commentaires

Que la lumière soit...

Off  | On   

Recherche

Musiques

ActualitÉS